mardi 3 avril 2012

Ciboulette découvre un univers impitoyable!

Mes chers amis, je tiens à vous informer que tout près de nous, au coeur de nos villes, existent des devantures à l'air pacifiste mais peuplées d'êtres étranges venus d'ailleurs, qui nous traitent par le plus profond mépris, n'en voulant qu'à notre argent et se moquant ouvertement de nous.

J'ose le dire tout haut et alerter nos politiques:
Au secours, ne poussez jamais la porte d'une boutique de mariage!



Je ne vois qu'un équivalent à ce type d'expérience: se présenter dans une agence immobilière avec l'idée saugrenue d'acheter un appartement.

Dans les deux cas, vous savez avoir bonne mine, êtes heureux d'avoir économisé une somme que vous pensez rondelette et honorable.
En règle générale, vous avez du prendre rendez-vous, il s'agit de déranger des personnes ayant déjà de hautes responsabilités. Vous vous sentez même flatté de l'avoir eu ce RV, sésame de bonheurs futurs et d'entente cordiale.

Le premier signe ne tarde pas à se faire jour: vous devez attendre 3 bons quart d'heure, assis sur un tabouret inconfortable ou un canapé avachi, avant que quelqu'un vous informe que cela va être bientôt à vous.

Pendant ce temps, vous avez vu les vendeuses affairées faire des essayages à des boudins en annonçant des sommes astronomiques pour le moindre ruban (dans la boutique de mariage) , ou pour le moindre m2 dans un quartier pourri chez l'agent immobilier.

Vous commencez à avoir envie d'un petit pipi, mais n'osez pas en formuler la demande..
Ca y est, c'est votre tour! Ouf.
Depuis le temps que vous attendez, le mal que vous avez eu à vous extirper du canapé ou à vous décoincer les vertèbres bloquées sur le tabouret, vous vous sentez déjà vaguement ridicule..

Bon, on affiche notre plus beau sourire, on rentre le ventre (nous, on n'est pas des boudins!), et avant même que l'on puisse prétendre énoncer ce que l'on désire, la vendeuse, (l'agent immobilier) lève l'index et vous pose la seule question qui vaille pour lui: quel est votre budget?
Dans les deux cas, très fiers, on annonce le fruit de nos économies et de nos petites privations, et d'emblée, le visage de notre interlocuteur(trice) se décompose, vous regarde d'un air apitoyé (au mieux) ennuyé (moyen) ou méprisable (le plus souvent).
Là, soudain, on se demande comment on a eu l'outrecuidance de pousser cette porte, et si nous ne faisions pas partie, sans le savoir, depuis des années, du niveau social du clochard vivant sous les ponts..

Un grand soupir, les bras qui s'écartent, le regard qui se tourne vers un collègue qui lève les yeux au ciel.. et vous voilà complétement réduit à une limace, vous vous tassez sur votre siège, mais à ce stade, vous osez quand même réitérer votre demande, vous avez encore un peu de fierté! (et surtout vous ne savez pas comment quitter la pièce sans fondre en larmes devant tout le monde).

De guerre lasse, votre interlocuteur (trice) se lève, feuillette quelques documents, vous explique que le délai est trop court, mais va quand même tenter quelque chose (se débarrasser des rossignols dont personne n'a voulu) et annonce d'une voix de stentor qu'elle a trouvé, que c'est à peu près, dans notre budget, "ça dépasse bien évidemment un peu", mais "c'est en sooolde".
En gros: elle vous fiche la honte devant tout le monde, personnels et clients compris.

Vous commettez en outre la faute impardonnable, vous sortez votre appareil photo pour vous rappeler ensuite les différents modèles, les montrer à vos proches pour avoir leur avis.. Crime de lèse-majesté: on ne savait pas que nous étions dans un musée: interdiction de photographier, de peur des copies..
Résultat, on trouve le soir même sur le net les modèles en question.Na.

Là, il ne vous reste plus qu'une solution: vous essayez la chose, ou regardez la fiche immo, et prononcez la phrase fatale:
"ouiiii, pourquoi pas, il faut qu'on réfléchisse, on va revenir"

Que celui qui ne l'a jamais prononcée, celle-là, ose se montrer!

Mes amis, mes frères et mes soeurs, révoltez-vous, levez la tête, et imaginez vous dans la peau de Julia Roberts dans "Pretty woman", et pensez qu'en fait votre bourreau se venge sur vous de sa propre misérable situation sociale.

Toute règle ayant son exception, il arrive que l'on trouve une boutique charmante, un personnel courtois et attentif, qui vous écoute, et sait vous trouver ce que vous cherchez, dans votre budget, si, si cela existe, j'en ai eu la preuve hier.

Tout cela pour vous raconter qu'hier donc, après mon cours de gym, avant ma réunion du conseil syndical, j'ai accompagné ma fille dans des boutiques de mariage pour choisir et essayer sa robe!

Elle a en a trouvé une ravissante, dans son style, dans son budget...elle aura la plus belle robe et sera la plus heureuse, re-na!

2 commentaires:

  1. Bien vu et bien écrit. Mais on n'ose imaginer la même scène chez un croque- mort

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  2. C'est vrai qu'en plus dans ce cas, il y aurait eu la musique funèbre..

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