samedi 26 mars 2022

Arrivée du printemps, des allergies, des élections et des mauvaises nouvelles en tout genre: je résiste!

 


Le printemps est enfin là, youpi!

A porter le masque anti-covid depuis plus de deux ans, j'avais complètement oublié son corollaire en temps normal, à savoir: la fameuse rhinite allergique qui vous fait éternuer, pleurer et tousser!

Après avoir fait un test anti-covid, je me soigne donc et réenfile ce satané masque qui me  protège au moins des pollens flottants dans l'air..


Il me faut de plus en plus trouver en moi-même comment résister en ces temps troublés.

Eviter de trop regarder les infos anxiogènes qui ne m'apportent qu'un sentiment d'impuissance et me dépriment (ou m'exaspèrent) au plus haut point.

Résister au chagrin dû à la perte de mon beau-père, et m'imprégner du bonheur de l'avoir connu.

Trouver du plaisir au piano par l'étude assidue du solfège et du rythme, via la fabuleuse pièce (simplifiée, ne rêvons pas) d'Hector Piazzola justement intitulée "Libertango".Il vous faut savoir que je suis toujours en rééducation après mon opération au poignet et  n'ai donc pas encore retrouvé mes modestes capacités de jeu.

Et, enfin, mon meilleur remède anti-sinistrose: la lecture!




Je partage donc avec vous quelques pépites, certaines peu récentes, mais récemment découvertes sur les conseils d'amis ou de libraires.



Premier livre donc, un polar écolo, un conte philosophique, mâtiné d'ésotérisme et plein d'une poésie envoûtante.

J'avoue que ce livre traînait depuis un moment dans ma pile de bouquins à lire, mais.. il me faisait un peu peur (son titre, son auteur inconnu de moi malgré son Nobel?).

Le jour où je l'ai ouvert.. je ne l'ai plus lâché!

Une vieille dame un peu folle, passionnée de William Blake et d'astrologie, dans un village perdu en plein hiver, découvre, avec un ami taiseux, le cadavre d'un voisin braconnier, puis ceux d'autres chasseurs peu recommandables, et tente de persuader les autorités locales que les coupables sont.. les animaux qui exercent leur vengeance.

Evidemment, la résolution de l'énigme sera tout autre, et absolument savoureuse, mais les échanges avec policiers, magistrats qu'entretient cette vieille dame, au final très cultivée et raffinée, la description de la nature, l'ambiance quasi mystique des forêts enneigées, font de cet ouvrage une pépite inclassable, je recommande vivement!



Le bon gros roman par excellence, celui qui fait du bien, dans lequel on se love confortablement:

Le dernier Pierre Lemaître qui poursuit, depuis "Au-revoir, là-haut", ses grandes fresques historiques.

Après sa trilogie se situant dans l'entre-deux guerres, nous voici maintenant dans la saga d'une famille  entre Beyrouth, Saïgon et Paris au début des trente glorieuses..

Sans réelle prétention littéraire, ce livre se dévore comme un très bon feuilleton , avec des personnages hauts en couleur et attachants, on révise son histoire, on voyage.. et on attend la suite avec impatience!

Si Pierre Lemaître a abandonné depuis longtemps (hélas) ses polars noirs, nul doute que ses romans populaires sont vraiment réussis, j'oserai dire qu'il est l'Alexandre Dumas de notre temps!




Là, je vois déjà les mines stupéfaites: quoi, Michel Houllebecq pour s'évader de notre morne quotidien?

Pour moi, c'est oui, et plus encore!

D'abord, je l'avoue, Michel Houellebecq est drôle.. cyniquement drôle, certes, mais on rit vraiment, et on se retrouve plus d'une fois dans la description clinique que fait cet auteur de notre quotidien..

Dans ce dernier ouvrage, il garde ce côté visionnaire qui surprend toujours : cette fois, il s'agit de la vieillesse et du scandale des maisons de retraites (avant que n'éclate l'affaire Orpéa), mais, s'y ajoute cette fois au final une tonalité plus tendre, plus poétique qui m'a émue.

Je me suis d'ailleurs sentie profondément houellebquienne en achetant son livre (j'avais prévu d'aller le chercher dans ma librairie préférée).. en faisant mes courses au Carrefour local!



Pour en finir aujourd'hui avec mes bouquins de prédilection, je vous propose un livre très particulier, comme souvent chez cet auteur:


Kazuo Ishiguro, je suis fan absolue, depuis les" Vestiges du jour" (le plus connu) jusqu'à ce dernier..

Attention, à sa lecture, vous avez besoin de temps de cerveau disponible, mais cela vous dispensera de cogiter sur le Covid, la guerre en Ukraine ou les débats politiques en vue de la présidentielle.

Je vous copie déjà la quatrième de couverture (solution de facilité), mais pas sûre que je suscite votre enthousiasme.

Klara est une AA, une Amie Artificielle, un robot de pointe ultraperformant créé spécialement pour tenir compagnie aux enfants et aux adolescents. Klara est dotée d’un extraordinaire talent d’observation, et derrière la vitrine du magasin où elle se trouve, elle profite des rayons bienfaisants du Soleil et étudie le comportement des passants, ceux qui s’attardent pour jeter un coup d’œil depuis la rue ou qui poursuivent leur chemin sans s’arrêter. Elle nourrit l’espoir qu’un jour quelqu’un entre et vienne la choisir. Lorsque l’occasion se présente enfin, Klara est toutefois mise en garde : mieux vaut ne pas accorder trop de crédit aux promesses des humains...
Après l’obtention du prix Nobel de littérature, Kazuo Ishiguro nous offre un nouveau chef-d’œuvre qui met en scène avec virtuosité la façon dont nous apprenons à aimer. Ce roman, qui nous parle d’amitié, d’éthique, d’altruisme et de ce qu’être humain signifie, pose une question à l’évidence troublante : à quel point sommes-nous irremplaçables ?

Pourquoi aurez-vous donc besoin de tous vos neurones?

Accrochez-vous dans ce roman passionnant et déroutant,( pas de panique!), toute la narration provient de Klara- un robot, donc -.

 C'est à dire que vous serez acteur dans ce roman, et devrez décrypter la description que fait ce personnage des paysages, des être humains, des situations dans laquelle il se trouve, sans affect aucun, et découvrirez alors notre monde et son fonctionnement sous une perception différente, absolument fascinante.

C'est ici que Ishiguro est grand: par le prisme d'une évocation clinique (celle d'un robot) arriver à nous faire sentir le frissonnement d'un pré sous le vent, l'emprise de la boue sous les pieds, nous faire croire au miracle, et pour tout avouer, me faire verser une larme à la fin!

Sinon, en ce moment précis, je relis les pièces de théâtre de Giraudoux: "la guerre de Troie n'aura pas lieu", "Ondine".. un peu de poésie dans ce monde de brutes.

Bonne lecture..

lundi 7 mars 2022

Un répit créatif, une bouffée d'oxygène: un stage théâtre à Lattes.




En ces temps plein de bruit et de fureur ,

pour contrer le chaos, je veux créer du beau.

J'appelle à moi les mots de Ronsard, Mallarmé, Du Bellay, Apollinaire, et même ceux de Molière.

J'apprends à les dire, hauts et forts, justes, puissants, pour qu'ils soient entendus et couvrent le fracas des mensonges et des bombes.


Aux mots rabougris, de haine et de misère, 

aux mots plein de mépris et de condescendance jetés par des politiques assoiffés de puissance,

j' oppose le mot respect, 

j'oppose la compassion, 

j' ose opposer l'amour.


A  la maladie la vieillesse  et la mort qui sans cesse nous hantent,

je dirai la vague, 

je dirai le vent,

je dirai l'oiseau,

je dirai la vie.


Aux maux qui me contraignent, et empêchent mes mains d'exprimer ma joie ou ma colère sur les touches de mon piano,

j'oppose ma voix,

j'oppose mon cri,

j'oppose mon chant!


Si en quelques jours, une poignée d' inconnus, qui se sont retrouvés sur la scène d'un théâtre, avec pour seule passion le partage des mots, 

s'ils ont pu forger une communauté axée sur le respect, l'entraide et l'amitié, 

Pourquoi, ensemble, ne pas tous diffuser cet élan vers le beau et  envoyer au monde une pandémie de poésie, de musique ou de chant, qui seule, nous sauvera?

Il en va de nos vies, il en va de ma vie, ou elle n'a plus de sens!