Hier, c'était la journée de la femme..

J'avoue que cette journée m'agace un peu.. surtout en France..ce n'est pas en une journée que nous allons gagner autant que les hommes ni avoir plus de temps, et dans les pays où les femmes sont voilées, lapidées, interdites d'école ou de sortie, de conduite, je pense que cette journée leur fait une belle jambe.. qu'elles n'ont d'ailleurs pas le droit de montrer!

J'ai l'impression qu'on met les femmes une journée à l'honneur, comme un su-sucre, en remerciement de quoi? ou alors au même titre que la journée des lépreux??

Bon, je suis un peu bornée à ce sujet, mais en plus, quand j'ai ouvert ma télé hier, j'ai vu quoi: Hollande en meeting, Sarkozy, Fillon.. n'en jetez plus!

Ah, si, horreur suprême, le débat lancé par l'abominable Marine le Pen sur "l'avortement de confort", et tous les hommes de donner leur avis sur le sujet comme s'ils y connaissaient quelque chose!! On revient aux temps arriérés où les hommes trouvaient évident que les femmes accouchent dans la douleur.. normal, ils n'en ont jamais vécu un!
Quand bien même pour ma part je n'ai pas eu à y avoir recours, j'estime que parler de confort pour un avortement est un scandale qui humilie celui- et pire encore celle- qui ose utiliser ce terme.

Pour continuer sur ma lancée, je commence à m'agacer aussi que les discours masculins sur la journée de la femme en France n'aient toujours que 3 noms à citer: Marie Curie, Simone de Beauvoir et Simone Veil.. A croire qu'il n'y en a que 3, et seulement françaises (ou naturalisée pour Marie Curie, polonaise à l'origine) qui aient fait quelque chose..

Alors, messieurs, au hasard:
Marie de France,Héloïse, (oui, celle d'Abélard qui a aussi écrit de la philo!) Louise Labé, Mme de La Fayette, Françoise Sagan, Marguerite Yourcenar, Fred Vargas en littérature, vous connaissez?
Aliénor d'Aquitaine, Blanche de Castille, Marie de Médicis, Christine de Pisan, Jeanne d'Arc,Olympe de Gouges, Charlotte Corday, Mme Condorcet, Louise Michel en politique, ça vous dit quelque chose?
Mme Vigée-Lebrun, Marie Laurencin, Berthe Morisot, Sonia Delaunay, Suzanne Valadon en peinture,Camille Claudel en sculpture, Hildegarde Von Bingen et ses "chants de l'extase" Nadia et Lili Boulanger en musique y avez-vous prêté attention?
Et je ne me suis contentée, vous le remarquerez, que de la France et de quelques unes des femmes qui font partie, me semble-t-il de la culture générale de base de nos énarques et hommes politiques..(j'avoue, Hildegarde n'est pas française mais c'est une de mes chouchoutes!)

Je vous propose donc au lieu d'écouter ces éternelles rengaines annuelles culpabilisantes et qui,de mon appartement parisien, ne feront en rien avancer le schmilblick pour les femmes violées, excisées, et pourquoi oublier les enfants soldats, ou les familles, hommes, femmes et enfants, crevant de faim ou bombardés en Syrie, de copier ce lien sur votre navigateur:
http://www.fdh.org/diaporamas/femmes/
pour voir ce dont sont capables les hommes et les femmes de bien, et comment toutes et tous nous pouvons participer!
L'association en question s'appelle "frères des hommes".. mais on parle là de l'humanité, ne soyons pas sectaires!

Donc, ce coup de gueule passé, je vous informe que j'ai vu ce matin le film "A l'aveugle, avec Jacques Gamblin et Lambert Wilson..

Un film intelligent et remarquablement interprété.. Plus qu'un polar!
Contrairement au film "Drive" que j'avais loué hier et qui m'a franchement endormie. Essayer de faire un remake de "Taxi driver" creux, c'est nul!

Enfin, j'ai fini mon bouquin de Déon Meyer, "A la trace".. que du bonheur et un remue-méninges cérébral efficace.

Du coup, en allant à mon cours de l'école du Louvre hier soir (la Renaissance française), j'ai dévoré un petit bijou du XVIIIème siècle intitulé..l'art de péter", de Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut.
"un essai théori-physique et méthodique à l'usage des personnes constipées, des personnes graves et austères, des dames mélancoliques et de tous ceux qui restent esclaves du préjugé"
Croyez-moi, une écriture remarquable , d'une drôlerie incomparable sur un sujet scabreux, un Rabelais en chausses de soie, un régal en poche d'une cinquantaine de pages!