mardi 17 septembre 2013

Diagnostic.


Ca y est, je viens enfin de découvrir à 55 ans quelle était ma pathologie: l'empathie émotionnelle, associée comme il se doit d'une hyper-sensibilité.
Je vous en livre la définition:
"Capacité de se mettre à la place de l'autre et de ressentir ses sentiments et ses émotions."
Croyez-moi, ce n'est pas toujours facile à vivre...

Tout a été tenté pour m'en soigner, mais aucun traitement, à ce jour, n'a réussi à me guérir de ce qui est une tare dans notre société individualisée.
Prendre le temps d'écouter les autres, de les respecter, vouloir leur apporter votre soutien?
Quasiment une maladie orpheline.

J'ai beau regarder de façon hypnotique l'image des 3 petits singes de la sagesse qui ne voient rien, n'entendent rien, ne disent rien, ça ne marche pas.. et pourtant, je vous jure que j'ai essayé!

J'en ai pris connaissance lors de ma dernière séance de chiropractie.
Heureusement que j'ai trouvé ma bonne fée clochette à moi!

Lors de la première séance, pour une remise en forme générale, elle fait ses manipulations classiques, et me dit soudain: "ouh la la, vous en avez plein le dos, vous"! Effectivement, j'avais horriblement mal au dos, et plein de problèmes.
Ce qui chez moi n'est pas un scoop.

Autre séance, manipulation générale, et hop, diagnostic: "et alors, on ne sait plus sur quel pied danser en ce moment?" Ben non, , mal aux pieds...et j'étais vraiment dans un moment où je ne savais plus quoi faire..

Et dernièrement, le couperet qui tombe: "vous n'avez pas le sentiment que ça pèse trop lourd sur vos épaules?"
Ben siiiiii, justement, j'ai l'impression de porter la misère du monde.
Alors,non seulement cette empathie chronique me provoque migraines, insomnies, parfois une bonne dépression ou crise d'angoisse,ce que les médocs savent soigner, mais avec l'âge, elle s'inscrit aussi dans mon corps.
Mon trop-plein d'empathie me joue des tours, aucun sirop, médoc ou vitamine ne peut me faire changer, sauf ma chiro qui me soulage et met un mot sur mes bobos, ainsi qu'une super psy qui m'aide à formuler mes maux!

J'ai quand même appris, avec beaucoup de difficultés et de temps, à reconnaître mes limites et à savoir prononcer le mot magique:
"NON".

Les mots... depuis que je suis jeune, j'écris.
J'écris ce que je vois, ce que je ressens, ce qui me touche, ce que je trouve beau, ce que je ne comprends pas..
Ecrire est pour moi une respiration pour mieux appréhender le monde qui m'entoure.
Trouver LE mot qui éclaire une sensation est vital pour moi.
Sans l'écriture, je n'existe pas vraiment..
Quand je ne trouve pas le mot juste, je prends mon crayon et tente de dessiner ce que je veux dire.
Quand ni le mot, ni le trait ne fonctionnent, je vais sur mon piano et tente par des notes, écrites par d'autres, ou parfois par moi, de faire entendre ce que je veux dire.
Et parfois, je mixe le tout en écrivant des chansons.

C'est vous dire le besoin que j'ai de m'exprimer, pour sortir le trop-plein d'émotion, d'injustice, de révolte, qui m'habite!
(On ne panique pas tout de même, je n'en suis pas encore là.)

je ne fais là que reprendre un slogan devenu célèbre:

Bref, je songe sérieusement à fonder une association d'utilité publique: "les empathiques anonymes"









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