dimanche 11 octobre 2020

Au revoir.



 Voilà. Ca y est. 

Maman est morte le 29 septembre.


Je partais en Dordogne aider à la mise en place de son hospitalisation à domicile.

Le matériel a bien été installé le lundi matin. A midi, le médecin nous annonçait qu'elle reportait d'un jour son arrivée, et le lendemain matin, très tôt, à l'hôpital,  nous l'avons découverte dans son lit, elle venait juste de nous quitter..

Les obsèques ont été célébrées le 2 octobre, en l'église de Montignac.

Toute la famille avait pu nous rejoindre, ma soeur avait réussi, après avoir passé une batterie de test Covid à quitter San Francisco pour dire au revoir à maman et soutenir mon père..



Que dire?

Sinon que oui, elle ne souffre plus, mais que notre peine est immense et qu'il faut malgré tout continuer à vivre, elle n'aurait pas voulu que nous soyons accablés.

Alors, ne m'en veuillez pas, mais je mets un moment ce blog en sommeil, je ne trouve plus rien à vous raconter en ce moment.. je suis en deuil.





vendredi 25 septembre 2020

L'automne arrive.. la situation est toujours aussi confuse!

 


Ca y est, nous venons de changer de saison, les soirées sont plus fraîches, le vent s'est levé, les feuilles tombent, le râteau entre en action dans le jardin..

Comme si de rien n'était, nous avons repris l'ensemble de nos activités cette semaine: yoga pour mon époux, piano pour moi, et randonnée pour nous deux.

Un grand moment rempli de sérénité que cette balade l'après-midi avec les copains dans les marais:



Bon, ça, c'était mardi.

Depuis, notre ministre de la santé a sorti de nouvelles règles de conduite face à la reprise de la Covid, et nul ne sait trop ce qui va se passer la semaine prochaine. 

Cet état d'incertitude permanent commence à ronger les nerfs de tout un chacun, moi compris.

Le qualificatif de burlesque que j'associais à l'intitulé de  ce blog me paraît de plus en plus éloigné de ce que nous vivons en ce moment.



Demain soir, par exemple, j'ai un billet pour aller écouter le récital donné à l'opéra comédie de Montpellier par mon chouchou: Jacub Jozef Orlinski (concert annulé en mai dernier)..sera-t-il maintenu, ou annulé?


Entretemps, la situation familiale se complique quelque peu.

Voilà plus d'un mois que ma mère est placée en soins palliatifs, et l'hôpital nous propose de tenter pour une semaine une "HAD" (soit, pour les béotiens tels que moi jusqu'à peu), une hospitalisation à domicile.

Pas question que mon père soit seul à faire face, ma présence est requise, je m'en vais donc passer la semaine à Montignac pour ce premier essai de regroupement familial".

Tout est programmé, planifié, prévu, le lit médicalisé, les visites d'infirmières et de soignants, et je maîtrise à peu près maintenant les sigles "APA" (allocation perte d'autonomie), HAD (déjà vu), CCAS, CIAS et le non moins mystérieux LIST (lit identifié soins palliatifs), en sachant à quelle personne les rattacher dans l'organigramme de l'hôpital ou du conseil départemental!



Sinon, cette mésaventure réserve parfois quelques bons moments, si, si!

Le week-end dernier, nous sommes allés rendre visite à mes parents avec mes filles, et avons logé à Sarlat.

Le week-end dernier, rappelez-vous, c'étaient les journées du patrimoine!



Tout à nos préoccupations familiales, nous n'y avions pas pensé une seconde.

C'est en sortant du restaurant samedi soir que nous avons eu la surprise de découvrir les ruelles de la ville éclairées par des milliers de bougies posées à même le sol ou dans les encoignures des murs..




Un pur moment de grâce, de magie et d'émerveillement nous a été ainsi offert en ces temps difficiles.

Mes filles avaient profité de l'occasion pour me faire la surprise de cadeaux pour mon anniversaire..

Un peu de réconfort, beaucoup d'amour, ça fait du bien..



mardi 1 septembre 2020

Mois d'août fini.. et l'année 2020 est définitivement une année pourrie!


C'est dit!


Passons sur le port du masque en pleine canicule, les interdictions en tout genre, les voisins qui ont loué leur maison tout l'été à des vacanciers fêtards et très bruyants..

Pourtant, tout aurait pu être très sympa: 

- des visites familiales à la pelle, des rire, des jeux, des barbecues, la mer..

-un premier retour au ciné pour voir un super film saoudien, par la réalisatrice de Wadjda: 

Synopsis

Maryam est médecin dans la clinique d'une petite ville d'Arabie saoudite.
Alors qu'elle veut se rendre à Riyad pour candidater à un poste de chirurgien dans un grand hôpital, elle se voit refuser le droit de prendre l’avion.
Célibataire, il lui faut une autorisation à jour signée de son père, malheureusement absent.
Révoltée par cette interdiction de voyager, elle décide de se présenter aux élections municipales de sa ville.

Mais comment une femme peut-elle faire campagne dans ce pays ?

- notre traditionnelle réunion musicale familiale de la fin août, amputée des fêtes de Lattes (le fameux Covid oblige.), mais où 20 personnes s'étaient déplacées..


Oui, mais voilà..

Juste avant l'arrivée de tout ce petit monde, ma mère a fait un AVC ayant entraîné sa chute, chute occasionnant la fracture d'une vertèbre et s'est retrouvée à l'hôpital.

Le médecin m'a appelée pour m'alerter du sérieux de son état, et mon mari m'a amenée passer quelques jours visiter mes parents, assumant de son côté la gestion de la fête de façon magistrale, avec le concours de tous..

Le jour de leur 63 ème anniversaire de mariage, à la demande de mon père, j'ai pris cette photo de leur deux mains jointes:


Depuis, ma mère a été transférée au service des soins palliatifs, où on s'occupe d'elle, mon père passe ses journées auprès d'elle, et j'y retourne en fin de semaine.

Alors certes, je suis sonnée par l'événement, mais le cocon d'amour et de tendresse tissé par mon mari,  mes enfants, ma famille autour de nous s'est révélé si fort et si puissant, qu'il me soutient et me bouleverse..




Demain, je fêterai avec mon mari mes 62 ans.

Si la vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille, elle m'a toutefois offert une famille exceptionnelle, pétrie d'amour.

N'empêche que 2020 reste une année pourrie!
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samedi 25 juillet 2020

Un mois de juillet-éclair.


Après le calme du confinement, le temps me paraît soudainement s'accélérer.. nous voici déjà à la fin du mois!

Rassurez-vous, je ne vous ai pas oubliés, mais j'ai été débordée.. par de très chouettes occupations.

Reprenons.
Début juillet, un p'tit tour à Montignac en Dordogne faire une visite à mes parents,  pas vus depuis un an.
Pour commencer l'été, il faut reconnaître que ce département a tout pour séduire et donne furieusement envie de buller, se promener, respirer à pleins poumons dans les forêts et se laisser griser par les paysages.


Quoi de plus sympa, de plus, que de loger dans cette charmante auberge où le petit déjeuner est servi sur la terrasse surplombant la Vézère?


Pour mémoire, la vallée de la Vézère abrite de nombreux sites préhistoriques, et certains esprits facétieux n'hésitent pas à le rappeler, même sur leur boîte aux lettres:


Retour à la maison pour accueillir enfin la visite de nos jeunes, venus passer une "quatorzaine "chez nous, sans virus, mais avec "traitement au monoxyde de dihydrogène et de vitamine D " (je vous copie l'ordonnance qui m'a été fournie).

Programme respecté à la lettre!
La piscine a consciencieusement rempli son office, la Méditerranée nous a offert de chouettes baignades et des fruits de mer à savourer.


Le marché nous a fourni en tomates, concombres, melons et pastèques, la plancha a chauffé les brochettes, les jeux de cartes ont occupé nos soirées, et enfin, musique et fous-rire ont rythmé cette quinzaine.

Les cigognes étaient bien au rendez-vous avec leur petit au parc du Méjean, nous avons même eu le droit de suivre les premières leçons de vol.. le plus difficile? bien viser le nid pour s'y poser!



Et.. j'ai enfin pu accompagner au piano ma fille au violon dans un ragtime de Scott Joplin que nous avions travaillé chacune de notre côté pendant le confinement, après qu'elle ait accompagné son père à l'orgue pour le culte de dimanche!

Notre énergie étant au plus haut, nous avons également décidé de visiter -enfin- le cirque de Navacelle,  situé à 1 h 30 de chez nous, y faire un pique-nique et une petite balade..


J'avoue avoir été bluffée par cet endroit ..


et reconnaissez qu'un pique-nique au bord de l'eau dans ce lieu, ça a de la classe.


Nombreuses randos proposées.. laquelle choisir?


Avouons-le, il faisait très chaud.. nous avons pris la plus facile, celle qui menait au moulin de la Foux.. et n'avons pas été déçus tant la balade était belle et le site rafraîchissant!


Clin d'oeil pour ceux qui connaissent mon attirance pour les panneaux insolites: non, cet arbre ne sera pas coupé! (ok, il faut agrandir la photo pour lire l'inscription).



Confinement oblige, nous n'avions pas pu fêter ensemble de nombreux événements.. ce fut donc l'occasion de regrouper  2 anniversaires, fête des mères, des pères.. cadeaux et ripailles à l'honneur!

Enfin, ce mois de juillet n'aurait pas été complet si je n'en avais pas profité pour.. faire mon premier test Covid!



Je m'explique, et vous rassure de suite, non je n'ai pas attrapé ce virus.
Une nuit pas terrible, un peu de température, des visites à la maison, et là, les messages gouvernementaux sont bien passés: je prends rendez-vous chez mon généraliste, qui me prescrit de suite le fameux test à faire. (En temps normal, au bout de 24h au lit, tout passe).

Il faudra juste m'expliquer pourquoi tout est si compliqué!


Muni de l'ordonnance, il faut d'abord se connecter au site de dépistage, remplir le formulaire, scanner le papier du toubib, son attestation sécu, fournir le numéro d'immatriculation de sa voiture (ben oui, c'est un drive), et attendre qu'on vous rappelle pour le rendez-vous..
Chanceuse que je suis, je l'ai obtenu pour le lendemain et mes résultats -négatifs, donc- sont tombés dans la nuit.
Question: comment font ceux qui ne disposent pas d'ordinateur ni de scanner???


Sans compter que se faire enfourner un coton-tige géant dans la narine par un cosmonaute qui le touille pendant 10 secondes n'a rien de folichon.. Bon, ce n'est pas douloureux non plus, juste franchement désagréable.

Allez, pour rester zen, une dernière photo de Navacelle..


Au programme bientôt en août: les fameuses "rencontres familiales musicales".. nous serons 19 à y participer cette année!

vendredi 26 juin 2020

L'été est là, et bien là!

Je le reconnais bien volontiers, voilà maintenant près de neuf années que je tiens ce blog, et une certaine lassitude me prend de temps en temps: après tout, je ne sais à qui je m'adresse, ni pourquoi je ressens le besoin de m'exprimer par ce biais.



La tentation d'arrêter et de passer à autre chose s'insinue, je suis prête à y succomber, et puis.. je découvre une pépite que je tiens absolument à partager!

Je poursuis donc encore un temps ce blog..

Pour continuer dans ma veine habituelle, et pour rester fidèle au titre de ce post, je commencerais par les petites nouvelles.

Tout d'abord, ce n'est pas un scoop, mais l'été est bien là, il fait chaud, la piscine affiche allègrement 29° de température, mes lauriers-rose sont en fleurs, mes agapanthes explosent, c'est la belle saison!


Ca sent bon les vacances et nous sommes prêts pour les prochaines visites:


Nous avons fêté nos 37 ans de mariage il y a quinze jours, sur les lieux mêmes de nos noces: à Strasbourg, lors de notre virée pour rendre une courte visite (réglementée à 20 minutes et derrière une vitre) à mon beau-père confiné dans sa maison de retraite, mais en forme, ouf.

Donc Strasbourg, sous le soleil, au pied de la cathédrale, un dîner en terrasse à la maison Kammerzell:


A déguster la fameuse choucroute aux trois poissons qui a fait la célébrité de la maison, avec des amis.. la vie est belle!


(pour info, la choucroute est sous le poisson, si, si, il y en a bien!)

De retour à Lattes, nous avons entamé le marathon des réinscriptions pour les activités de la rentrée prochaine, en croisant les doigts pour ne pas avoir à subir un nouveau confinement, et me voilà donc, mais cela ne vous surprendra pas, officiellement inscrite à l'école de musique pour les cours de piano, que j'espère en présentiel !

Nous avons également repris le suivi de nos dossiers médicaux en instance, nous voilà piqués,  scannés, radiographiés et analysés, fin prêts à profiter de l'été!

Prochaine virée?
Quelques jours en Dordogne la semaine prochaine!
Nous en profiterons pour faire un coucou à mes parents que je n'ai pas vus depuis trop longtemps, éloignement et confinement oblige..


Venons-en maintenant à la fameuse pépite promise en début de post..

Vous ne serez sans doute pas surpris, il s'agit.. d'un livre!
Celui-là est spécial.
Je l'ai lu une première fois, happée par l'histoire, les personnages, l'intrigue, bref, je l'ai dévoré.
Je l'ai relu une seconde fois, plus calmement, avec un fond musical qui s'harmonise à la perfection.
Et je le relis encore pour en savourer le style, la composition..

Il s'agit de ce bijou-ci:


Sélectionné pour le prix des "libraires en Seine", et lauréat depuis hier soir du prix en question, ce fut pour moi une merveilleuse et hallucinante découverte .

Rythmés par l'architecture des 5 mouvements du premier concerto pour violon de Chostakovitch, nocturne-scherzo-passacaille-cadence-burlesque- les chapitres de ce livre vous entraînent dans la saga  dramatique d' une famille de musiciens: la mère cantatrice, le père, pianiste puis chef d'orchestre, le fils, violoniste surdoué, et la fille, pianiste de renommée internationale.

Le récit est porté par Ariane, la fille, qui raconte, en jouant la réduction pour piano du fameux concerto, au cours de l'enterrement de son  père, leur apprentissage, leur trac, leurs succès, leurs échecs, leur douleurs physiques, les relations avec leur instrument, leurs rivalités, les rapports avec le public, les critiques, et surtout, surtout, leur impossibilité de communiquer autrement que par la musique..ou le silence.

Que vous soyez musicien ou non, sensible ou non à l'univers de la musique, plongez dans ce livre qui vous interpelle avec passion sur la liberté de choix de chacun: pour exister doit-on, peut-on choisir de résister aux attentes de la famille et plus généralement à celles de la société?

Ce fut également le drame de Chostakovitch face à la dictature stalinienne que nous découvrons dans le même temps..

Eternel thème du libre arbitre, incarné dans le milieu musical cette fois.. ébouriffant!

mardi 2 juin 2020

Dé-confinement. Acte 2


Ca y est, c'est officiel, nous voici depuis ce matin - enfin- officiellement dé-confinés!

Quelques consignes élémentaires de prudence (port du masque, distanciation), mais plus de restrictions pour les déplacements, les plages, ouvertures des restaurants, et un grand ciel tout bleu pour fêter cela..
La vie est belle, et ce midi, mon premier restau en terrasse, absolument savoureux, non seulement par le contenu de l'assiette, mais par les sourires radieux du personnel et des clients.



Le premier acte de ce dé-confinement m'avait laissée quelque peu sur ma faim, comme vous avez pu le constater dans mon précédent post.

Nous avons tout doucement commencé à reprendre des activités extérieures: aller chez le coiffeur (première fois de ma vie que j'étais ravie de m'y rendre!), recevoir enfin la visite du jardinier pour venir constater l'état de mon piteux palmier et le traiter en conséquence (non, il n'est pas mort!), aller faire une virée en vélo à la plage pour tremper les orteils dans la mer, aller prendre l'apéro chez des amis..



Nous en avons également profité pour terminer notre programme de rénovation de la maison: lessivage des façades, rafistolage des planches de la terrasse, et entretien du jardin qui croule sous les fleurs! Visez un peu mon "mur" de jasmin qui embaume:


et mon petit oranger tout parfumé en fleur:


Sans oublier le marché qui a enfin rouvert avec toutes les précautions d'usage pour mon plus grand bonheur: à moi les fraises, cerises, abricots et tomates locales!



Mais, nous avions également le droit de nous déplacer dans un rayon de 100 kilomètres et la voiture avait besoin de recharger sa batterie, alors.. à nous la visite d'Arles dans un premier temps, pour découvrir la ville, voir ses arènes, son amphithéâtre, les Alyscamps, la cathédrale St Trophyme, et la nouvelle tour Luma de l'architecte Franck Gehry.


Faut-il le préciser? Tout les sites étaient bien évidemment fermés au public, nous avons tout de même pu les admirer de l'extérieur, au travers des grilles:


voire entrer dans la cathédrale aux contre-allées si étroites.


Pour le ravitaillement, nous avons profité d'un petit traiteur proposant des plats à emporter, qu'il nous a servi dans des assiettes en carton, alors que nous étions assis sur les marches d'une petite chapelle en face des arènes, et quels plats! un pur délice que ce flan à la courgette et à la menthe dégusté au soleil..


Nous avons pris goût à ces petites virées, donc samedi dernier, rebelote, cette fois, direction la vieille ville d' Uzès, toujours à moins de 100 km de notre domicile, hein!

Donc, Uzès un samedi matin, jour de marché sur la place aux herbes..


Flânerie dans ces ruelles enchantées, aux murs garnis de jasmin en fleurs, exsudant le temps qui passe, une douce mélancolie.. et surprise de découvrir que le "jardin médiéval" ouvre ses portes devant nous, alors que tout le reste des sites est encore fermé au public..


Un pur bonheur que de déambuler seuls dans cet endroit chargé d'histoire pour découvrir les graffitis des premiers gilets jaunes, pardon, les "innocents emprisonnés",  ayant manifesté contre une hausse des taxes au XVIIème siècle, grimper la centaine de marches  de la "Tour du roi" pour admirer le panorama:


contempler les quelques 450 espèces de plantes cultivées dans cet herbier géant extraordinaire en cette saison:


et s'émerveiller de réaliser que la vie continue devant les abeilles, indifférentes à nos problèmes humains qui s'affairent à butiner..


La vie est belle, le confinement est levé, nous pourrons la semaine prochaine aller à Strasbourg!!