vendredi 27 mars 2020

Gazette d'un confinement. Episode 3.

Une nouvelle semaine de passée, et je commence à trouver le temps long.
Mon état oscille entre exaspération et lassitude, j'ai envie de sortir, me balader, voir des gens, des magasins ouverts, et j'attends de connaître la durée de prolongation de ce confinement.

Mais reprenons un peu le fil de cette semaine.

Dimanche dernier, c'était la dernière fois que j'allais au marché jusqu'à??.
En temps normal, le marché de Lattes, c'est mon p'tit plaisir, c'est cette ambiance là:


mais ce dimanche, c'était franchement la sinistrose assurée:


Peu de commerçants, encore moins de clients malgré un bricolage astucieux pour éviter les files d'attente.


et un sourire pour ce système d'entrée et de sortie original:


Bon, restons zen, depuis lors, notre premier ministre a officiellement fermé les marchés ouverts (??), il ne me reste donc plus qu'à trouver des produits frais dans les rares commerces ouverts le matin seulement, ou à la supérette, mais je ne me suis pas encore résolue à manger de la tambouille de supermarché.

Il me faut également réviser complètement ma façon d'envisager mes menus.
Jusqu'à présent, j'allais le nez au vent voir chez mon primeur quels fruits et légumes m'inspireraient  un plat ou un dessert.
Maintenant, il me faut passer commande par téléphone de ce dont j'ai besoin, préciser les quantités souhaitées avant de venir récupérer mon carton tout prêt et payer par carte bleue sans contact.



Ma première tentative fut assez ubuesque:

- je voudrais des épinards, si vous en avez"
- oui, combien?
- heu.. pour 2 personnes?

Je suis rentrée avec un énorme sac rempli de feuilles d'épinards. J'ai consciencieusement noté que dorénavant, il m'en faudrait moins de 900 grammes.

Pour parachever le tout, et comme j'ai une tendance certaine à somatiser, pour moi et pour mes proches, je me suis réveillée lundi matin avec une gingivite carabinée, doublée d'un bouton de fièvre peu sympathique.
J'ai donc cherché à joindre un dentiste (vous dire que j'avais mal).



Malheureuse que j'étais!

Ne sont désormais autorisés, sur notre nouvelle "attestation de déplacement dérogatoire",  que "les consultations et soins ne pouvant être assurés à distance et ne pouvant être différés",
Les soins dentaires n'en font pas partie m'a aimablement annoncé le dentiste de garde que j'avais contacté par mail, et qui a eu la gentillesse de m'appeler au téléphone pour s'informer de mon état, et me conseiller le traitement à suivre.

Le plus drôle était à venir.

J'avais en effet rendez-vous  dans la semaine pour une échographie.
Après mes aventures dentaires, prudente, je contacte auparavant le cabinet médical où je devais la faire, et la secrétaire de m'informer que, renseignements pris,  non, le cabinet n'avait plus le droit de recevoir de patients, ce n'était pas une" convocation", au sens de la fameuse attestation, mais pas d'inquiétude, on allait la faire par téléphone.
Cette annonce a eu au moins le mérite de provoquer chez moi un fou-rire sans pareil, je me suis imaginée passant le téléphone sur mon ventre et le toubib de m'annoncer ce qu'il voyait.


Bon, ce n'était finalement qu'un rendez-vous en visio (qui a planté lamentablement) et s'est terminé au téléphone, pour m'annoncer les résultats d'examens passés avant le confinement, et le traitement à suivre.
Je vous fais partager ma découverte d'une salle d'attente virtuelle (non, pas de vieux magazines à disposition):



Conclusion, de tout cela, il faut garder le moral, mais, malgré la lecture, le piano et les MOOCs, je commence à démotiver.. au point d'avoir lessivé mon mobilier de jardin, et d'avoir enfin nettoyé, par temps gris toute .. l'argenterie!


Mon mari est prévenu, quand je sortirai le karcher, la situation sera grave!
A moins que le soleil ne s'installe..

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