mercredi 18 mars 2020

Gazette d'un confinement. Episode 1

On s'y attendait, ça y est, nous voilà confinés à la maison pour une quinzaine de jours afin de tenter de freiner la propagation du maintenant célèbre Covid 19, son nom officiel.

Mieux que "coronavirus" qui rappelait plus une certaine marque de bière.





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Revenons sur les événements précédents:

Au début, c'est vrai, nous avons tous fait des blagues sur ce satané virus:





Jeudi soir, tout est devenu sérieux, et le président de la République est venu  annoncer officiellement sur tous les médias, la fermeture des établissements d'enseignement, et l'interdiction de rassemblements de plus de cent personnes.


Avouons-le, la prestation en a tout d'abord fait rire beaucoup (moi la première), tant le décalage était grand entre la solennité du ton présidentiel et les sous-titre qui l'accompagnaient!




Le lendemain, cela devenait moins drôle, et sont tombées en cascade les annulations pour les concerts, conférences,  représentations théâtrales, interventions chirurgicales non urgentes, randonnées, cours de yoga, piano.


Allant simplement faire des courses dans mon supermarché local, j'ai cru, stupéfaite, qu'un tsunami était passé par là en voyant une meute de personnes poussant des caddies remplis de pâtes et de ..papier toilette (??), et découvrant des rayons entièrement vides..




Je découvrais ce qu'était une crise de panique collective..


Samedi soir, ce fut au tour de notre premier ministre d'apparaître dans la lucarne télévisée, pour nous faire part de sa stupéfaction devant l'inconscience collective dont nous faisions preuve: il venait de constater que les gens continuaient à s'attabler dans les bars et restaurants avec leurs famille ou amis..





En conséquence , il ordonnait la fermeture de tous les lieux de culte, restaurants, bars, cinémas, musées,  et commerces non indispensables . Curieusement, les tabacs resteraient ouverts (fumer ne tue plus?).
Mais, nous pouvions , que dis-je, devions,  sans inquiétude aucune, accomplir notre devoir de citoyen et aller voter pour le 1er tour des élections municipales du dimanche.

Dimanche matin, grand ciel bleu et soleil partout, mais tout avait changé.
Comme l'impression d'être passée dans une autre dimension.

Le bureau de vote sécurisé, avec marquage au sol, barrières de protection, gants.. et pas grand-monde.

Le marché dominical clairsemé, peu de commerçants, encore moins de clients..ambiance morose.. mais l'occasion de faire de très bonnes affaires, puisque tous les produits frais étaient bradés.

Dimanche soir, nouveau scandale découvert: nous avions encore tout faux puisque certains inconscients, profitant du beau temps, étaient sortis dans les parcs et jardins piquer-niquer ou prendre le soleil!




Il faut dire que la pandémie allait s'envolant, que la soirée électorale tombait à l'eau, et qu'au lieu des habituels politiques, ce furent des docteurs qui commentèrent l'actualité.

Lundi soir, la sanction, sévère,  tombait de la bouche de notre président: nous entrions en guerre, et resterions confinés pendant au moins 15 jours chez nous.

Autorisation de sortie pour faire ses courses, aller chez le docteur, aller bosser (pour ceux qui ne peuvent le faire en télétravail), promener son toutou ou faire un "bref déplacement à proximité du domicile lié à l'activité physique individuelle".
Pour se faire, il fallait dorénavant être muni d'une "attestation de déplacement dérogatoire" dûment datée et signée, à présenter à tout policier qui nous la demanderait, sous peine d'amende..




Résultat, à ce jour:
la boulangerie est prise d'assaut chaque matin, et n'a plus une seule baguette dès 10h 30
Le fromager n'ouvre que le matin
le marchand de journaux envisage de faire de même
le poissonnier est fermé, les pêcheurs ayant interdiction de sortie, il n'a plus de poisson à proposer
le marchand de primeur est fermé, car il ne peut réguler les clients dans son petit magasin.

Ne restent ouvertes, avec la boulangerie et la fromagerie, que la supérette et la pharmacie.
Dans ces lieux, on ne rentre que lorsqu'une autre personne est sortie, ce qui occasionne des files d'attente comme celle-ci:



Des petits malins tentent cependant de tirer profit de la situation à découvrir cette publication de la mairie sur FaceBook:

"AVIS À LA POPULATION
Attention des démarcheurs peu scrupuleux peuvent sonner chez vous ou vous faire des propositions par mails ou sur les réseaux sociaux. AUCUNE entreprise de désinfection n’est mandatée pour intervenir à domicile. AUCUNE attestation de circulation n’est payante. Soyez vigilant !!! Appeler la police si cela vous arrive".


Positivons: le printemps est là, les oiseaux cui-cuitent, Canal+ est en clair, l'Opéra de Paris diffuse gratuitement ses représentations en ligne, je peux faire de la gym sur ma terrasse, travaille la partie  piano qui m'incombe pour un morceau que nous avons de prévu de jouer ensemble en famille, bouquiner, et surtout, communiquer avec famille et amis via les fameux réseaux sociaux!


L'e- apéro du soir en visio-conférence, vous l'avez testé??


Cette période ne serait-elle finalement pas propice à la redécouverte de ce qui est vraiment important dans la vie?

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