dimanche 19 avril 2020

Gazette d'un confinement. Episode 6. Je vais craquer!

Je commence sérieusement à en avoir ma claque de ce confinement.


Pour m'en débarrasser une bonne fois pour toutes, voici la liste des choses qui fâchent:

- le soleil a décidé de fuir nos contrées, rien que le temps maussade enfonce mon moral dans les chaussettes. Impossible de nettoyer mes façades comme j'avais prévu de le faire.

- faire 1/2 h de queue minimum, en ligne comme un pingouin masqué, avant de pouvoir entrer dans un magasin d'alimentation (ouvert uniquement le matin) m'exaspère de plus en plus.


Et je ne vous parle pas des courses au supermarché. Je les évitais consciencieusement avant le confinement en ayant opté pour la livraison à domicile depuis longtemps.. et là,  impossible désormais, car les plannings sont surchargés.


Bref, je passe un temps fou à faire la queue pour des courses alimentaires, ce qui ne m'a jamais emballée.

- ne plus avoir de relations sociales, errer dans des rues, des villes désertes, me donne l'impression d'être dans un film de catastrophe, de fin du monde, d'apocalypse. beurk, je flippe.



- n'entendre parler que du coronavirus matin, midi et soir m'énerve dangereusement, j'atteins bientôt le seuil de saturation, et la cacophonie générale des annonces sur la conduite à tenir m'exaspère: je ne suis pas une sale gosse ou une vieille gâteuse qu'il faut menacer de sanction, je suis une adulte, qu'on le reconnaisse, scrogneugneu!


Ouf, ça va mieux en le disant.

Je peux vous parler maintenant de ce qui va bien.

- ma super diète continue à porter ses fruits, me voici maintenant à - 4 kilos perdus, je perds mes formes tout en gardant la forme, si, si!



- j'ai réussi à mettre en place proprement ma partie d'accompagnatrice au piano d'un ragtime de Scott Joplin dont ma fille aînée assure la mélodie au violon, et mon mari a pu coller ensemble les 2 enregistrements, c'est très sympa.



- je termine bientôt un fabuleux récit de voyage : "longue marche" de Bernard Ollivier.


Trois tomes de quelques 350 pages chacun (ça occupe), où l'auteur raconte ses aventures, ses rencontres lors des douze mille kilomètres de marche qu'il a parcourus en solitaire et à pied, d'un bout à l'autre de l'Asie, d'Istanbul à Xian en Chine, en longeant la fameuse Route de la Soie, en quatre étapes, et à 61 ans!

Vous l'aurez compris, si je suis confinée chez moi, je voyage dans ma tête.

- d'ailleurs, toute la semaine dernière, j'ai pu suivre sur Arte un documentaire passionnant "dans le sillage d'Ulysse", avec Sylvain Tesson, écrivain que j'apprécie, qui redonne vie à l'Odyssée en reconstituant le périple du héros grec.



"Outre sa beauté envoûtante, ce poème qui fascine l'humanité depuis des milliers d'années regorge d'analogies avec nos préoccupations contemporaines.
Du chant des sirènes qui rappelle notre attraction dérangeante pour les GAFA, à la chute de la civilisation de Mycène, au tout début du périple, qui sonne comme une mise en garde dans nos sociétés mises K.O. debout par le coronavirus, affirme l'écrivain. "Ce qui est merveilleux dans l'Odyssée, c'est que tout ce que campe et tout ce que propose Homère trouve une résonance dans ce que nous vivons aujourd'hui, que ce soit l'effondrement, que ce soit la guerre...".
Or si Mycène s'est réellement effondrée, "sommes-nous en train de nous écrouler, ou sommes nous en train de marquer une pause, de nous racheter, de nous transformer, ou sommes-nous seulement en train de souffler deux mois avant de recommencer ?", s'interroge Sylvain Tesson."
Film magnifique, images somptueuses des îles grecques, d'une traversée sur la Méditerranée (que pour ma part, je n'ai toujours pas le droit d'aller voir), à  revoir en replay si vous l'avez manqué!

Enfin, ce soir, diffusion télévisée d'une représentation par la Comédie Française du Misanthrope, dans une mise en scène  absolument époustouflante de Clément Hervieu-Léger ( rappelez-vous, j'avais déjà été enchantée par sa "dernière soirée de carnaval")!


 Donc, je n'ai pas encore craqué. jusque là, ça va..
Aidée en cela également par mes chats qui siestent paresseusement sous mes iris en fleurs, et dont la contemplation me rapproche de la sérénité!



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