vendredi 30 août 2019

De la musique avant toutes choses..à Bayreuth!

Ce mois d'août fut riche en émotions diverses, c'est le moins que l'on puisse dire.

Je vous avais déjà parlé du décès de ma belle-mère qui nous a tous endeuillé.
Nous sommes allés à ses obsèques à Wasselonne, en Alsace le 10 août, et sommes rentrés en voiture avec mon beau-frère et sa femme qui devaient garder notre maison, prendre soin des chats et de la piscine pendant que nous partions une semaine en Allemagne, et plus particulièrement à Bayreuth!



Bayreuth, c'est la ville du festival où les Wagnériens se retrouvent pour assister à des représentations exceptionnelles, nous aurons la chance, pour notre part, d'y voir  Parsifal et Tristan et Iseult.

Nous étions logé dans un charmant petit hôtel à 20 km de là, en pleine forêt, absolument adorable:




Commençons par parler de la ville elle-même.

 Bayreuth se situant  en Bavière, nous avons eu la joie de découvrir les boutiques de vêtements typiques de la région (non, je n'en n'ai pas acheté):



Nous avons toutefois été surpris par le climat: nous étions partis avec des habits élégants d'été, et notre première activité fut de foncer acheter un imperméable pour mon mari, des collants, des chaussures fermées et un gilet pour moi: il faisait nettement plus frais que chez nous, surtout le soir où la température baissait jusqu'à.. 9°!



Question gastronomie... je n'ai pas vraiment été conquise: les saucisses et la fameuses escalope viennoise ne sont pas ma tasse de thé. Je reconnais par contre que j'ai apprécié la soupe à la tomate, on ne se refait pas.

Si Bayreuth est le temple wagnérien par excellence, on ne doit pas oublier qu'il existe un autre opéra dans cette ville: celui des Margraves, en plein centre ville.
Construit à la demande de la margravine Wilhelmine en 1746 à l'occasion du mariage de sa fille et construit par un architecte italien, Giuseppe Balli, cet opéra est classé au patrimoine de l'Unesco.



Si la personnalité de Wilhelmine est fascinante: fille aînée du roi de Prusse, correspondante de Voltaire, compositrice elle-même de divers ouvrages musicaux, un opéra, une sonate pour clavecin.. j'avoue que l'architecture de l'opéra voulu par elle est, comment dire..un peu trop chargé à mon goût!



Nous en resterons donc à Wagner dont la ville pare de son effigie tout et n'importe quoi!
Si  les effigies colorées à chaque coin de rue m'ont fait sourire:



ainsi que les statues sur les terrasses des restaurants:



certains distributeurs automatiques m'ont surpris, 



et je m'interroge encore sur ce que pensent les descendants du compositeur de cette pub au kitsch assumé:



Passons aux choses sérieuses maintenant, et, à moi Wikipédia:

"Le Festival de Bayreuth (Bayreuther Festspiele) est un festival d'opéra fondé en 1876 par Richard Wagner et consacré à l'exécution de ses dix principaux opéras. Il se tient chaque été au palais des festivals (Festspielhaus) de Bayreuth, en Bavière, un théâtre conçu par Wagner pour pouvoir réaliser sa conception particulière de l'ouvrage lyrique comme « œuvre d'art totale ».


Wagner choisit pour son théâtre d'adapter un projet avorté du grand architecte Gottfried Semper pour une salle d'opéra à Munich, sans d'ailleurs avoir sa permission. La construction fut permise par un don de 100 000 thalers du roi Louis II de Bavière, protecteur et mécène de Wagner.
La première pierre est posée le 2, sur une colline au nord de Bayreuth. Parallèlement, Wagner fait construire à proximité du Parc du château la villa Wahnfried pour lui et sa famille."



Il faut reconnaître que le cadre est somptueux, sur cette colline verte, entouré d'un parc romantique en diable..


Assister à un opéra à Bayreuth implique d'obéir à certaines règles qu'il vaut mieux connaître à l'avance.

-Il faut tout d'abord bien connaître l'opéra que l'on va voir et réviser son texte, puisqu' aucun d'eux n'est surtitré.

-Bon à savoir également: les chaises sont particulièrement inconfortables, et il est recommandé d'apporter son coussin, chaque opéra, rappelons-le dure en moyenne plus de 3 heures, avec une coupure d'une heure à chaque entracte.
Nous avions bien emmenés nos coussins, mais n'avions pas connaissance du Vigipirate local:



Pas de problème, on pouvait en louer sur place pour la modique somme de 1 euro le coussin.

-Lorsqu'on rentre dans la salle, on reste debout devant son siège, en attendant le mystérieux signal qui vous autorisera à vous asseoir. La raison est évidente une fois sur place: les rangées sont tellement serrées qu'il faut attendre que tout le monde soit arrivé pour ne pas avoir à se relever!

-Enfin, il s'agit de s'y présenter habillé convenablement, voire très habillé, ce qui n'empêche pas certaines excentricités comme celle-ci:



La chemise blanche y est, le veston, mais j'ai adoré le bermuda et les chaussettes superman!




D'autres, je vous rassure, étaient somptueusement vêtus.. pour grignoter une saucisse à l'entracte.






-Le rituel veut qu'1/4 d'heure avant le début de l'opéra, et à la fin de chaque entracte (où tout un chacun s'en va grignoter une saucisse avec une bière ou une coupette),  une fanfare de cuivres s'installe sur le balcon du théâtre et sonne une phrase de l'oeuvre à laquelle on va assister, deux phrases 10 mn avant, et 3 pour les 5 dernières minutes.
Il est temps alors de se précipiter dans la salle!





Parlons-en de cette fameuse salle.. et là encore, à moi Wikipédia!





Rejetant la structure traditionnelle, en fer à cheval, des théâtres à l'italienne, Wagner a fait répartir les sièges du parterre en un amphithéâtre, voulant ainsi imiter les théâtres de la Grèce antique et établissant entre les spectateurs une sorte d'égalité devant l'œuvre. L'arrière de la salle est cependant occupé par deux niveaux de balcon avec loges.
La salle est en forte pente et les strapontins non alignés les uns derrière les autres, offrent une très bonne vision.
La principale innovation du Palais est sa fosse d'orchestre. Elle s'enfonce sous la scène et est couverte par une large plaque de bois, dérobant l'orchestre au regard des spectateurs tout en laissant les chanteurs voir le chef. En créant ainsi « l'orchestre invisible », Wagner a voulu éviter au public d'être distrait par les mouvements du chef et lui permettre de se concentrer sur le drame. La concentration du spectateur est de plus aidée par le fait que le noir total se fait dans la salle (impossible de lire le programme ou le livret), comme dans une salle de cinéma ; seuls le bas du rideau de scène et les côtés de celle-ci sont éclairés par une lumière jaunâtre. Après la première représentation de L'Anneau du Nibelung, en août 1876, l'obscurcissement des salles de théâtre pendant les représentations se développa à travers le monde. Ce n'est certes pas Richard Wagner qui a inventé l'idée, mais c'est bien lui le premier qui l'a mise en pratique systématiquement et avec succès et qui l'ayant ainsi popularisée, a été l'initiateur de sa généralisation5. Cette disposition de la fosse permet également d'équilibrer les émissions sonores des chanteurs et de l'orchestre, la grande taille d'un orchestre wagnérien rendant parfois difficile le « passage de la rampe » pour les chanteurs. Elle est à l'origine de l'acoustique très particulière de la salle des spectacles, où chaque spectateur a l'impression que la musique vient de tous les côtés ou bien d'aucun : le son de l'orchestre lui parvient en effet comme un tout homogène réverbéré par toute la structure en bois, ceci, quel que soit l'endroit où le spectateur se trouve (au centre, sur les côtés, devant ou au fond), c'est en fait la définition du son en « monophonie », on entend l'orchestre « au milieu de sa tête », alors que les voix sont parfaitement audibles et très bien spatialisées."


Bon, mais avec tout ça, me direz-vous, et les spectacles???

Sincèrement, de l'émotion à l'état pur!

Parsifal, dirigé par Semyon Bychkov,tout en frémissement, une mise en scène actualisée avec les chevaliers du Graal en moines trappistes soignant des rescapés dans une région du Proche Orient en guerre , une magistrale Kundry, archétype de toutes les femmes interprétée par la sublime Elena Pankratova (que nous rencontrerons lors d'une séance de dédicace), des décors somptueux, nous en sommes sortis bouleversés!



Tristan et Isolde, le lendemain nous a laissé perplexes: musicalement, c'était plus que parfait, impressionnant , émouvant.. il faut dire que c'était Christian Thielemann à la baguette.

La mise en scène par contre..ne m'a vraiment pas convaincue!
Mon mari qui allait chaque matin à la conférence proposée aux spectateurs pour la représentation du soir (en allemand, donc, pas pour moi), en avait eu l'explication: la metteure en scène, Katharina Wagner (et oui!), avait voulu exprimer ce qui se passait dans la tête des personnages, plutôt qu'illustrer les textes et la musique.
Pourquoi pas, mais quand Isolde chante son bonheur dans la forêt en attendant Tristan, et qu'en fait, tout se passe dans une sorte de prison, dans le noir avec des miradors..bof, bof, et pire que tout, à mon goût: Isolde ne meurt pas à la fin mais sombre dans la folie...
J'ai très vite trouvé la solution pour apprécier cet opéra: ne pas regarder la scène et écouter, et là.. c'était magique!

Le lendemain, nous sommes allés visiter la maison de Wagner et voir sa tombe:


Je ne manque pas de vous faire profiter de la photo du Graal que j'ai pu prendre:


Après tout cela, nous avons fait un stop à Munich avant de rentrer.
Mon mari a voulu en profiter pour aller visiter le camp de Dachau tout proche... personnellement, j'ai préféré rester sur mon petit nuage musical et aller ensuite avec lui profiter d'une biergarten (taverne?) en soirée!


Et devinez ce qui nous attendait à l'aéroport de Munich???


Après avoir réalisé un de nos rêves, aller une fois dans notre vie à Bayreuth, nous étions bien en route pour notre contrée, prêts à préparer nos fameuses rencontres musicales familiales!!


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