mercredi 24 octobre 2018

Allons au bout de nos rêves!

Fréquenter les rêveurs, çà donne des ailes!

J'avoue me trouver en ce moment sur un petit nuage fort sympathique, grâce aux rencontres que j'ai pu faire ces derniers temps.

Premiers battements d'ailes jeudi dernier, avec la séance de lecture/dédicace organisée par ma librairie préférée à Montpellier, j'ai nommé "le grain des mots", avec... Laurent Gaudé à l'occasion de la sortie de son dernier livre, lu et relu, "Salina"!


Salle comble, 120 personnes s'étaient déplacées comme moi, nous étions entassés, assis par terre ou  debout, faute de places assises en nombre suffisant, et ça réchauffe le coeur de constater que les lecteurs ne sont pas une espèce en voie de disparition..


Et puis, une soirée à écouter la geste d'un écrivain qui ose plonger son lecteur dans ces genres pas très vendeurs que sont l'épopée et la poésie, et qui raconte simplement le choix des sujets de ses livres, sa prédilection pour le genre antique, qui se rend accessible, pendant que de temps à autre, un acteur vient lire des extraits de son texte..

Un pur moment de grâce, loin du cra-cra quotidien..

Envol assuré ensuite les jours qui ont suivi.
Mais pour que vous compreniez bien, il me faut vous donner quelques explications.

Depuis que nous sommes arrivés à Montpellier, mon mari, organiste, a rejoint comme je vous l'ai certainement déjà dit ce que j'ai appelé le club des joyeux organistes farfelus.
On se rencontre fréquemment pour déjeuner ensemble (on peut être musicien et amateur de bonne chère), et bien sûr, parler et faire de la musique ensemble.

Mon cher et tendre a également adhéré à une association dont il est devenu membre à part entière,:

Késaco?

L'orgue du temple de Maguelone est un malheureux instrument à bout de souffle.
Ses tuyaux sont tordus, la plupart de ses jeux sont hors service, et vouloir jouer dessus relève de l'exploit.


Il faut donc en changer, c'est évident.

Là où mon propos devient dithyrambique, c'est que l'association en charge de ce projet a décidé que, tant qu'à faire, il fallait voir beau et grand, et que ce projet répondrait à une triple vocation: cultuelle, culturelle et pédagogique.

A savoir, non pas changer pour un instrument lamda, mais pour le plus bel orgue qui soit.

Elle s'est donc adjoint le concours d'un architecte pour le buffet, Martin Bacot ( organiste lui aussi ), pour intégrer au mieux le futur instrument dans le temple, a choisi le facteur d'orgue qui devra le construire (Pascal Quoirin), avec le concours de Philippe Lefebvre (organiste à Notre Dame de Paris) et voici donc le projet retenu:


C'est beau, non?

Bon, maintenant, reste à trouver le financement pour débuter le chantier, et çà..

La passion se faisant fi de cet aléa, et la philosophie du groupe étant que ce n'est pas l'argent qui va porter le projet mais que celui-ci, par son ambition, va attirer les fonds, il fallait le faire connaître par une vaste campagne événementielle.

Le chef d'orchestre Jean Claude Casadesus, sollicité en son temps pour être le président d'honneur du comité de soutien, s'est donc vu demander d'apporter son concours en dirigeant un concert avec les élèves du conservatoire, après avoir donné une Master classe de direction d'orchestre, assuré les répétitions pendant plusieurs jours..et il a accepté!



Jeudi dernier, un "dîner de gala" lançait donc l'opération dite de parrainage des tuyaux du futur orgue, en présence du chef d'orchestre, de l'architecte et du facteur d'orgue et de personnalités.

Vendredi soir, le concert avait lieu, et la première symphonie de Beethoven retentissait dans le temple plein à craquer!


Certes, tout n'est pas encore joué..Il faut maintenant trouver 700 000 €.
Le parrainage des tuyaux, qui permet à chaque donateur de voir son nom gravé sur un des 2 000 tuyaux donnera la crédibilité nécessaire pour faire appel au mécénat..

Mais, visiblement, la foi déplace les montagnes, et pour le moment, ce projet qui paraissait un peu fou, semble se concrétiser grâce à l'énergie et à la ténacité que déploie chacun des protagonistes!

Qu'il y ait en ce monde mercantile et grisâtre des personnes qui se mobilisent pour un projet ayant pour objet la musique, l'esthétique et la grâce me comble et me donne des ailes!

Je n'oublierai pas le sourire des jeunes de l'orchestre qui offraient cette symphonie avec une concentration, un bonheur rayonnant, et avouant à la fin du concert:  ce chef nous "donne envie"!

Depuis, je l'avoue, je plane, rêvant à ces "donneurs d'envies" que sont les artistes, artisans du rêve, et petites mains qui s'activent dans l'ombre pour voir le rêve devenir réalité..


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