le coup de gueule de Ciboulette.

Je suis furieuse, effarée, en rogne.. bref, je vois rouge.

Rouge comme le logo de l'enseigne Virgin.

Je vous cite un article de presse:"C’est la crise ! Encore une enseigne de points de vente spécialisée dans les produits culturels en grande difficulté. Virgin devrait se placer sous la protection du tribunal de commerce la semaine prochaine.

Vendredi dernier, la radio France Inter a révélé l’information : l’enseigne multimédia Virgin est au plus mal et a même résilié le bail de son magasin amiral sur les Champs Élysées (rapportant pourtant 20 % du chiffre d’affaires). Demain, lundi 7 janvier, se tiendra un comité d’entreprise extraordinaire durant lequel sera certainement décidé le placement de l’entreprise en cessation de paiement. Ce sont 1000 emplois qui sont menacés."

Même si je soutiens à fond mon libraire de quartier, je reconnais que la présence de cette enseigne dans les grands centres commerciaux, les Champs-Elysées ou autres lieux de passage, permet à beaucoup de personnes d'oser entrer dans un magasin qui diffuse des produits culturels, de se promener dans les rayons, de feuilleter les livres, écouter un CD, y trouver un blu-ray, des fournitures ou des manuels scolaires.

Donc, la fermeture de cette enseigne me heurte au plus haut point.

Ce matin donc, complètement motivée, je m'en vais au Virgin de la Défense, (évidemment, j'achète un bouquin au passage) et à la caisse, demande s'il y a un cahier de soutien ouvert pour que les clients marquent leur désapprobation à la fermeture du lieu, et où trouver ce registre.

Plusieurs personnes derrière moi approuvent vivement cette proposition, la plupart se revendiquant d'ailleurs comme adhérents.
J'ai donc une dizaine de clients qui sollicitent le caissier, qui, rappelons-le est concerné au plus haut point, il risque de perdre son job.
Celui-ci dans un premier temps me remercie de mon soutien, et me rappelle qu'il y a une manif demain sur les Champs.
Certes, mais si bon nombre de clients de tous les Virgin veulent être solidaires, tous ne peuvent pas se libérer demain midi.

Le caissier ose utiliser son téléphone pour appeler son responsable.
Il n'est pas là.
On nous envoie au rayon musique où doit se trouver le sous-responsable.
Personne sur place.
Le temps passant, notre petite cohorte se disperse, il est midi,ces clients sont salariés, c'est leur pause déjeuner, pas trop de temps, je les comprends..

Résultat, je me retrouve seule, mais toujours aussi déterminée.
Flûte, en tant que cliente, je suis concernée, non?

Je retourne donc voir mon pauvre caissier et lui propose d'acheter un grand cahier à déposer sur le comptoir pour les clients suivants?

Réponse: il n'a pas le droit, mais je suis très gentille.

Moralité, s'il y en a une, personne parmi les employés n'a compris que le soutien des clients pouvait être une une force non négligeable pour éviter la fermeture de l'enseigne.
Laissons faire les actionnaires et les grands chefs, laissons nous tondre, et pleurons ensuite contre les politiques qui ne savent pas gérer la crise..

Je suis furieuse!